Maria Callas alias « la Bible de l’opéra »

Maria Callas alias « la Bible de l’opéra »

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Cantatrice hors-pair, Maria Callas est celle qui a bouleversé le monde de l’art lyrique au cours du 20e siècle. Elle a tellement chamboulé les cœurs et les esprits qu’elle se vit attribuer de nombreux surnoms prouvant une fois de plus qu’elle était tout simplement divine et merveilleuse. Retour sur le parcours de cette artiste grecque qui remplit tous les critères de ce qu’est une vraie « diva ».

Biographie de Maria Callas

Sophie Cecilia Kalos est son vrai nom. Elle est née le 2 décembre 1923 à New York et est décédée le 16 septembre 1977 à Paris. Elle est la fille de George Kaloyeropoulos et d’Evangelia « Litsa » Dimitriadou.

En Grèce, la religion orthodoxe est considérée comme la religion d’Etat. La petite Sophie Cecilia Kalos fut donc baptisée selon les rites orthodoxes le 26 février 1926. Ce fut au cours de cette cérémonie religieuse que ses parrains lui choisirent les prénoms d’Anna et de Maria. Pour son pays d’origine, elle sera donc connue sous le nom d’Anna Maria Sophia Cecilia Kaloyeropoulos.

Cela explique, en partie, le prénom de « Maria » sous lequel elle s’est fait connaître dans l’univers artistique. Pour ce qui est de « Callas », ce nom viendrait de « Kalos » lequel est lui-même issu de Kaloyeropoulos. C’est en mars 1945 que la jeune fille déclare que son nom de scène sera « Mary Callas ». En 1947, alors qu’elle s’apprête à partir pour l’Italie, elle inscrit sur sa demande de passeport le nom de « Maria Callas ». Malgré ce nom qu’elle portera jusqu’à sa mort et même au-delà, « Kalos » fut le seul nom sous lequel elle a été enregistrée sur tous les papiers administratifs qui la concerne aux Etats-Unis.

Pour ce qui est de son prénom, ses proches et ses intimes adoptèrent finalement celui de Mary.

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Fille d’un couple brisé

 

Maria Callas

Le couple Kaloyeropoulos a vécu en Grèce et y a eu deux enfants : une fille nommée Yakinthi dite Jackie et un garçon nommé Vassalis qui ne survit malheureusement pas à une méningite alors qu’il avait 2 ans.

Après les premières années de bonheur, le couple commença à se déchirer poussant George à multiplier les aventures et Evangelia à multiplier les crises d’hystérie. En 1923, George décide soudainement de partir pour les Etats-Unis afin d’y trouver une vie meilleure. Evangelia, bien que réticente à ce projet finit par suivre son époux avec sa fille Jackie. Elle était alors enceinte de Maria. Cette dernière naît à New-York et sa mère, espérant avoir un garçon pour remplacer Vassalis, fut tellement déçue de la voir naître qu’elle refusa de la prendre dans ses bras pendant ses premiers jours de vie. En grandissant, Maria ne connut pas l’affection maternelle, car Evangelia se montrait souvent irascible envers ses filles. Cela a même eu raison de son mariage, car son époux finit par vendre son commerce pour devenir représentant itinérant. Ce nouveau métier l’éloigna régulièrement de son foyer et de sa famille, mais il ne perdit jamais de vue l’éducation de ses deux filles.

C’est dans ce climat tendu que Maria grandit avec la certitude que sa mère lui préférait sa grande sœur même si en caractère, elle ressemble plus à sa mère tandis que Jackie a suivi les traces de son père. C’est en partie grâce à sa mère qu’elle est devenue la cantatrice qu’elle est, car souhaitant elle-même devenir actrice, c’est à travers Maria qu’Evangelia réussit à réaliser son rêve de succès. Malgré cela, Maria préféra son père qu’elle rejoindra plus tard aux Etats-Unis.

Maria Callas et le chant

Même si le départ de leur père était dur pour les deux filles, cela contribua à les rapprocher de leur mère. En effet, quand George Kalos quitta le domicile, Evangelia s’est montré plus attentive à l’éducation de ses filles. Ces dernières étaient d’ailleurs de brillantes élèves surtout Maria qui était à la fois intelligente, assidue, très concentrée et avide de connaissances. Leur mère leur apprit également à faire la cuisine et à tenir un foyer.

C’est durant cette époque qu’Evangelia a décidé de revenir à sa passion artistique. Elle acheta alors un phonographe qui anima la petite maison où elles vivaient. Elles écoutaient différents genres musicaux que Jackie et Maria retinrent pour les reprendre ensuite. Evangelia commença alors à encourager ses filles dans cette voie et réussit même à exiger de Georges qu’il remplace le piano mécanique par un piano droit et qu’il paie des cours de musique à ses filles.

Au début, Jackie était la plus douée, mais elle fut vite rattrapée par sa cadette qui, dès son jeune âge, à 8 ans, se fit remarquer pour la maturité et la puissance de sa voix. Evangelia l’inscrivit alors à des cours de musique et de chant à l’école publique de Washington Heights. A 10 ans, elle participe à différents concerts de chants organisés par son école. Son talent était tellement certain qu’elle fut surnommée la fille « à la voix d’or ». Ses professeurs disaient même qu’elle avait un rossignol dans la gorge tant elle avait une belle voix, mais pas que, elle avait aussi une excellente oreille qui lui permettait de reproduire exactement les sons qu’elle entendait après les avoir écouté une ou deux fois seulement.

Soulignons que Maria Callas est la petite fille de celui qu’on connaît sous le nom de « Rossignol de Stylis ». Véritable artiste lui-même, Evangelia a longtemps espéré marcher sur les pas artistiques de son père, mais il semblerait que le talent ait sauté une génération. Autre fait pour lequel Evangelia s’est aigrit avec les années.

Au fil des ans, Maria a gagné en assurance, remporta de nombreux prix et a commencé à inscrire dans un livre d’autographes tous les compliments flatteurs qu’elle gagna au cours de son parcours. C’est à travers le chant qu’elle pouvait se sentir aimé disait-elle et cela a petit à petit soigné son complexe d’infériorité, fruit de son enfance malheureuse.

Maria Callas vers la gloire

 

la vie de Maria Callas

Durant ses débuts aux Etats-Unis, Maria était connue pour sa belle voix, mais aussi sa voix d’enfant. A cette époque, elle était encore en plein développement de son talent. Ce n’est qu’après ses cours de musique et de chant en Grèce qu’elle se vit qualifier de « reconnaissable ». Elle avait 15 ans quand elle intègre le Conservatoire d’Athènes dans la classe d’Elvira de Hidalgo.

Pour information, George et Evangelia Kaloyeropoulos se séparent officiellement en 1937 et Evangelia décide de retourner à Athènes avec ses filles.

A partir de là, Evangelia travaille à transformer son « vilain petit canard » de fille cadette en un magnifique cygne qui brillera devant toutes les scènes. Il faut souligner qu’à cette époque, le chant était pour Maria plus une occupation ludique qu’une carrière. En effet, élève brillante, elle aimait apprendre et rien ne montrait qu’elle allait devenir une cantatrice réputée. Toutefois, sa mère avec sa sévérité a réussi à lui faire comprendre que c’était la voie qu’elle devait suivre. Elle lui a d’ailleurs trouvé un bon professeur qui suivra la progression de Maria au cours de son adolescence et qui, découvre en elle, un futur prodige de la musique. En seulement six mois, ce professeur a réussi à lui faire chanter les plus difficiles arias du répertoire. Le travail a été facile, car Maria voulait toujours se surpasser pour être la meilleure.

A partir de 17 ans, Maria est connue pour avoir une voix de soprano dramatique. Elle entame alors une carrière professionnelle. Durant l’occupation de la Grèce par les Allemands et les Italiens, Evangelina alors maîtresse d’un colonel italien oblige sa fille à chanter pour les envahisseurs. En août 1942, elle se dévoile dans une pièce d’opéra dans le rôle de Tosca. Le verdict du public fut unanime, elle avait du talent et des dons lyriques rares. Elle continua ainsi jusqu’à la libération de la Grèce. A partir de là, elle donne divers récitals à travers la Grèce. Alors qu’elle commença à se faire une belle réputation, Maria fut exclue de l’opéra d’Athènes après que sa mère fut soupçonnée de collaborer avec l’occupant. Ayant perdu sa bourse au conservatoire, elle retourne rejoindre son père aux Etats-Unis en 1945.

Maria Callas aux Etats-Unis

Au début, Maria Callas a eu du mal à retrouver son succès et ce n’est qu’à partir de 1947 que son parcours prit un nouveau tournant. C’est au cours de cette année que le chef d’orchestre Tullio Serafin l’engage et c’est ce dernier qui fera d’elle « la Callas ». Maria elle-même est consciente que Serafin a été « la chance de sa vie », car lui a appris beaucoup en matière de musique.

Elle quitta, par la suite les Etats-Unis pour s’installer en Italie. Elle y fit la rencontre de Giovanni Battista Meneghini, un homme 28 ans plus âgé qu’elle, mais qui prit sa carrière en main. Face aux rumeurs qui circulent, elle exige que l’homme l’épouse ce qui se fit en avril 1949. Leur mariage ne dura toutefois que 10 ans. Cela fut néanmoins suffisant pour lancer sa carrière et faire d’elle l’une des plus grandes stars de la scène lyrique.

A partir de 1950, elle fait officiellement ses premiers pas à la Scala de Milan. Ce temple de l’opéra devient sa scène tout au long des années 50 et contribue à renforcer encore son succès.

En 1954, les Etats-Unis, qui l’a boudé autrefois fut, à son tour séduit par le talent de cette artiste lyrique.

Avec son succès grandissant se transforme son physique. En effet, alors qu’en 1952, elle avait encore des bourrelets et sa constitution forte, elle les perdit en l’espace de deux ans tant et si bien que sa silhouette longiligne a aussi séduit les maisons de couture. Elle passa alors du vilain petit canard à une artiste lyrique accomplie et à la femme la plus élégante du monde, titre qu’elle décrocha en 1957. Les médias ne se sont plus alors limités à ses talents artistiques, mais ont également commencé à s’intéresser à sa vie privée. Un nouvel intérêt qui les ont poussé à la qualifier de « diva » tant dans sa vie professionnelle que sa vie privée mouvementée.

La vie privée de Maria Callas

Maria Callas épouse Giovanni Battista Meneghini en 1949. Ce dernier a été son mari, son mentor et son imprésario, mais le couple finit par se séparer pour divorcer officiellement en 1959.

En 1957, Maria Callas rencontre Aristote Onassis avec qui elle emménage en novembre 1959. Très amoureuse, elle délaisse sa carrière pour se consacrer à son amant et à sa nouvelle vie de jet setteuse. Après diverses séparations, Onassis et Callas se remettent ensemble à plusieurs reprises, mais finalement, Onassis préféra épouser Jacqueline Kennedy alors devenue veuve.

Blessée par ce choix surtout qu’elle a renoncé à la nationalité américaine pour justement pouvoir officialiser sa relation avec Onassis, Callas finit par accepter le choix de son amant et lui reste fidèle jusqu’à sa mort. Quand Onassis a été hospitalisée, elle est la seule à lui avoir rendu visite régulièrement.

Vers 1965, Callas s’éloigne de plus en plus du monde musical préférant se consacrer à son amant. Elle décide de se consacrer à l’enseignement et aux récitals.

Après la mort d’Onassis en 1975, elle se sent seule et tente de se suicider avec des somnifères. Elle ne réussit toutefois pas et pour tromper sa solitude et dormir un peu, elle prend régulièrement des cocktails de médicaments qui entraînèrent des chutes de tension et puis finalement une embolie pulmonaire qui lui fut fatale.

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